TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

Formes de lupus (Manifestations)

MANIFESTATIONS ARTICULAIRES ET MUSCULAIRES

Les douleurs articulaires sont une des manifestations les plus fréquentes du lupus.
Ces douleurs sont le plus souvent baladeuses, changeant de place d'un jour à l'autre et même dans la journée.
Parfois, les articulations sont rouges, chaudes, gonflées et raids et les douleurs persistent plus longtemps, mais elles cèdent aux traitements et les poussées ne laissent généralement pas de séquelles articulaires.
Les tendons ou les ligaments sont aussi parfois douloureux.
Il arrive quelquefois qu'une nécrose de l'os survienne au niveau des hanches, parfois des genoux ou des épaules et nécessite une période de repos durable.
Certaines personnes se plaignent de douleurs dans les muscles. Ces douleurs sont parfois dues au lupus, parfois aux corticoïdes.

MANIFESTATIONS RÉNALES

L'atteinte rénale n'est pas douloureuse. De ce fait, les reins d'un malade lupique doivent être surveillés régulièrement pour éviter la progression silencieuse de la destruction des reins. La seule manifestation visible est un oedème notamment des chevilles quand l'atteinte est déjà avancée. Les filtres des reins sont endommagés par le passage de trop grosses protéines (formées par l'agglomération des anticorps anti-DNA et du complément sérique le C3). Lorsque les reins ne filtrent plus bien, les déchets de l'organisme s'accumulent dans le sang.

Environ 50 % des lupiques voient leurs reins s'altérer par le lupus, généralement dans les 2 ou 3 premières années de la maladie. C'est pourquoi il est indispensable de contrôler régulièrement, dans le sang, le taux de créatinine et dans les urines la quantité de protéine (ou albumine) et d'hématies (globules rouges) à l'aide de bandelettes vendues en pharmacie, mais surtout avec un examen d'urine plus complet : la protéinurie des 24 heures.
Il existe 6 niveaux d'atteintes rénales, du plus bénin au plus sévère, mais toutes provoquent une protéinurie (de l'albumine) et des oedèmes(gonflement). Elles se développent soit rapidement en quelques mois, soit à cause de poussées répétées. Les lésions prolifératives diffuses sont les plus sévères. Ce sont ces dernières qui provoquent l'insuffisance rénale et la tension artérielle élevée.

Les traitements permettent de stopper l'atteinte rénale. Lorsqu'ils échouent, l'hémodialyse permet de remplacer la fonction rénale et la greffe d'un rein permet de remplacer les reins défectueux. Pour des raisons encore inconnues, le lupus s'éteint lorsque les malades sont dialysées et il n'attaque pas le greffon.

MANIFESTATIONS CUTANÉES

Le lupus provoque des érythèmes sur la peau ou les muqueuses, plaques rouges sur le corps mais surtout sur le visage réparties de chaque côté du nez en forme d'ailes de papillon.
La grande majorité des malades lupiques est hypersensible au soleil.
Cette photo sensibilité est très caractéristique du lupus et les malades doivent en permanence se protéger des ultra-violets y compris ceux qu'émettent les lampes.
Peuvent survenir aussi des petites taches rouges, dues à une vascularite ou inflammation des petits vaisseaux sanguins, souvent sur les jambes.
Parfois des cloques remplies de liquide qui laissent une petite cicatrice après guérison.
L'irritation des ces petits vaisseaux provoque parfois de vives démangeaisons passagères ou encore une agitation des jambes au contact de la chaleur.
La chute des cheveux est fréquente au cours des poussées et heureusement elle est réversible.

MANIFESTATIONS NERVEUSES

Plus la prise en charge est précoce plus les chances de guérison sont élevées.
Des troubles de la vision, des tremblements, de violents maux de têtes ou des troubles mentaux doivent donc amener à consulter rapidement.
Les crises d'épilepsie, bien que rares, font partie des manifestations neurologiques du lupus.
De même que les atteintes des nerfs, notamment du nerf optique.
Angoisse, insomnie, énervement état dépressif sont dus soit au lupus soit aux corticoïdes.
Des tests permettent de faire la différence entre les deux.

MANIFESTATIONS CARDIAQUES

Essoufflement, accélération du rythme cardiaque (tachycardie) douleur dans la poitrine ou dans le dos doivent amener à consulter. La manifestation cardiaque la plus fréquente au cours d'un lupus est la péricardite.
Cette inflammation du péricarde (la poche qui entoure le coeur) est douloureuse mais peu grave.
Elle cède rapidement aux corticoïdes.
Bien que plus rarement, les valves peuvent être endommagées à cause de l'atteinte de l'endocarde (le tissu qui tapisse l'intérieur du coeur). Elle ne provoque pas de symptôme mais elle est décelée à l'échographie.
L'atteinte du myocarde est rare, de même que celle du tissu de conduction électrique et les symptômes sont aussi essoufflement et tachycardie.

ATTEINTES DES ARTÈRES

L'atteinte de la paroi des artères qui irriguent les mains et les pieds est extrêmement rare mais elle entraine une petite nécrose qui doit amener à consulter rapidement.
Plus répandue, des contractions de ces mêmes artères provoquent un arrêt momentané de la circulation sanguine et les doigts deviennent blancs et douloureux. Ce phénomène connu sous le nom de syndrome de Raynaud apparaît parfois plusieurs années avant que le lupus soit connu. Déclenchées par le froid ou les émotions les crises peuvent être calmées par des médicaments.

Hypertension artérielle.

L'hypertension artérielle est assez fréquente et peut être due soit à l'atteinte rénale, soit à la cortisone, soit à un régime sans sel mal suivi. Le médecin doit donc la contrôler à chaque visite.

MANIFESTATIONS PULMONAIRES

Parfois la plèvre se remplit de liquide : on parle alors d'épanchement pleural ou de pleurésie.
Cette atteinte provoque essoufflement et douleur qui doivent inciter à consulter son médecin.
Quelquefois, cette atteinte est due à une inflammation donc au lupus, mais quelquefois il s'agit d'un problème infectieux car les personnes traitées avec la cortisone sont plus sensibles que les autres aux microbes et virus.

MANIFESTATIONS DIGESTIVES

Très souvent les manifestations digestives sont dues aux médicaments anti-inflammatoires, c'est la raison pour laquelle il est nécessaire de protéger l'estomac quand on prend de la cortisone et de prendre des pansements gastriques (loin de la prise de la cortisone pour ne pas empêcher son action)
Il existe toutefois des atteintes de l'intestin, dues à une vascularite ou atteintes des vaisseaux.
Elles provoquent de violentes douleurs et des vomissements qui nécessitent une hospitalisation

MANIFESTATIONS OPHTALMOLOGIQUES

Le symptôme le plus fréquent est le syndrome de Gougerot-Soljgren ou syndrome sec qui provoque une sècheresse des yeux et de la bouche.
Il donne une sensation de sable dans les yeux qui se calme en mettant des larmes artificielles
La surveillance des yeux est indispensable quand il y a prise d'anti-paludéens.
Ces médicaments peuvent endommager la rétine et donc altérer la vue. dés qu'une anomalie est détectée sur la rétine il faut donc arrêter aussitôt la prise du médicament.
La cortisone peut entrainer une augmentation de la pression de l'oeil ou glaucome mais aussi une opacification du cristallin.
Plus sévère est l'atteinte du nerf optique. Elle se manifeste par une vision double ou des flashs lumineux qui doivent amener à consulter rapidement.

ATTEINTES DU SANG

On rencontre 4 groupes de perturbations qui touchent :
Les globules rouges
Les globules blancs
Les plaquettes
Ainsi qu'une anomalie particulière au lupus : le syndrome des anti-phospholipides.

Une diminution du nombre des globules rouges provoque une anémie. Plusieurs causes sont envisageables dans le lupus.

La diminution de la fabrication des globules.
La destruction des globules rouges par des anti-corps anti-globules rouges. Cette destruction se produit dans la rate qui augmente alors de volume. Essoufflement, fatigue vertiges et pâleur sont les principaux signes de cette anémie hémolytique. Lorsque les corticoïdes sont insuffisants il faut parfois ôter la rate (splénectomie).
Des petits saignements dans l'estomac ou l'intestin dus aux médicaments anti-inflammatoires.
Diminution de la fabrication des globules rouges due à une atteinte rénale.
Souvent le taux de globules blancs est bas quand il y a LED notamment les lymphocytes c'est la raison pour laquelle les personnes qui ont un lupus sont plus fragiles aux infections que les autres.

Lorsque le nombre de plaquettes diminue, on parle de thrombopénie. Les plaquettes servant à la coagulation du sang il s'ensuit des troubles plus ou moins sévères. : des petits points violacés sur la peau ; des hématomes (des bleus), des saignements du nez ou des règles plus longues. Ces symptômes doivent amener à consulter rapidement.

Le syndrome des anti-phospholipides est un phénomène tout à fait particulier au lupus. Les malades ont alors dans le sang un anticoagulant circulant. Contrairement à ce que semble signifier le mot cet anticoagulant provoque la formation de caillots et donc de phlébites (thromboses veineuses), des avortements spontanés et une baisse des plaquettes. Les caillots se forment à cause d'une interaction entre cet anticoagulant circulant et les plaquettes et/ou la paroi des vaisseaux. Cet anticoagulant circulant placé dans un tube du laboratoire allonge la durée de la coagulation du sang en bloquant une protéine activée de la coagulation.



21/08/2006
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