TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

Alfred de MUSSET (1810-1857)

Alfred de Musset (1810-1857)

 

« Le romantisme, c'est l'étoile qui pleure, c'est le vent qui vagit, c'est la nuit qui frisonne, l'oiseau qui vole et la fleur qui embaume ; c'est le jet inespéré, l'extase alanguie, la citerne sous les palmiers, et l'espoir vermeil et ses mille amours, l'ange et la perle, la robe blanche des seules ; ô la belle chose, monsieur ! C'est l'infini et l'étoilé, le chaud, le rompu, le désenivré… le diamétral, le pyramidal, l'oriental, le nu à vif, l'étreint, l'embrassé, le tourbillonnant ; quelle science nouvelle ! » Voilà la définition enthousiaste donnée à Dupuis et son ami Cotonet qui l'interrogent sur ce terme mystérieux, par le cercle d'avoué poète de La Ferté-sous-Jouarre !

Et voilà aussi Musset lui-même, railleur, fantaisiste, iconoclaste, rassemblant sous la plume de ces deux enquêteurs dépourvus d'humour, toutes les définitions que ce mot protéiforme a pu connaître depuis qu'il est à la mode, un Musset ironique à la manière du XVIIIe siècle prompt à souligner les dérives de la raison. Lui, qui incarne pourtant, aux yeux de ses contemporains, la forme la plus sensible et la plus pathétique du lyrisme amoureux de ce siècle, et leur semble, depuis la parution des Nuits, le poète romantique par excellence.

Ces dialogues lyriques, expression de l'amour trahi, et de la douleur, sont un ensemble de quatre grands poèmes. La forme à deux voix, et le choix de métriques différentes, leur est commune, ainsi que le rapport qu'il établit entre eux et les saisons, les relie étroitement.

La nuit est l'espace privilégié de la plongée intérieur. Ombre de sa vie, ombre de ses songes, l'apparition matérialise l'impossible unité, le déchirement intérieur.







29/08/2006
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