TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

Lettre à mon père


Lettre à mon père

 

La vieillesse t'a épargné
Peu de rides sur ton front
Avec plus de huitante ans

La santé ta préservé
Moi, je n'ai pas hérité
De tes gênes tellement sains.

D'autres m'étaient destinés
De ceux qu'ont des déformations.
Oh ! ce silence pesant…

Quand tu pouvais m'aider !
En converser un petit moment
De celle que je suis maintenant !

Un face à face retardée,
On laisse passer le temps
Un jour on va regretter,

De ne pas oser s'affronter
Et jamais je ne saurais,
Si, de moi, tu es fier !

La conversation toujours déviée
Comme quand j'étais enfant !
Je suis femme, épouse et mère,

Bien des années se sont passées
Je ne peux plus être l'enfant
Que tu veux encore préserver !

La réalité, te fais souffrir
Tu n'oses pas l'affronter !

Tu me demandes aujourd'hui,
Ce que tu me demandais hier,
Je dois encore t'obéir.

Non ! Je ne peux pas te dire.
Et ce qu'étais alors tabou
C'est aussi tabou maintenant !

Se parler, ne pas souffrir,
Tout se dire en se comprenant
Est-ce pour toi, si difficile ?

T'abstraire de ton éducation,
La parole pouvait nous unir
Encore plus en ce moment.

Sans regrets tu pourrais partir
Lorsque, aux cieux, tu retrouverais,
Celle que sur terre, tu as tant aimé !

Moi restent, avec le doux souvenir
D'un père ami…
Que pour moi, a tout symbolisé !

 



26/09/2006
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