TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

TRANCHES DE VIE D'UNE LUPIQUE

Vivre l’instant

Vivre l'instant

 

Si seulement je savais transcender les mots, concevoir des nouveaux, des sourds des creux, des gentils chimériques pour décrire ma pensée, mes peurs mon dégoût… ils sont volatiles, les mots, s'éparpillent à l'infini, sans être entendus, analysés et compris… comme poussière dans le vent ou globules de pluie qui disparaissent magiquement pour se rassembler bien plus loin…

 
Ça recommence ! Encore une « poussée » qui se présente et, je n'ai pas de mots nouveaux pour décrire mon désarroi… je suis vidé, éclaboussée, raide comme un clou… et plus rien ne contrôle. Je suis abominable avec mes crises de démence et angoisse, incontrôlables ; quand mon nuage se met à déverser de la pluie salée et ne veux pas s'arrêter, me laissant un goût âpre et une fatigue immuable.

Le soleil et la chaleur m'avaient donné rendez-vous et je n'étais pas, absente dans mon trouble, n'ai pas pu profiter de la douceur réconfortante. Au lieu des rires, les pleurs indomptables et amers… incompréhensibles. Et les paupières bouffis.

Dans quel labyrinthe me suis-je égarée, oubliée, enfermée… es-ce moi ou l'autre, l'autre ou moi, je ne sais plus qui est qui… qui est je…

Si, seulement, j'arrivais à saisir les deux bouts du fil cassé, pour les attacher en un nœud solide et indéfrisable. Mes doigts s'allongent et n'arrivent pas à les prendre. Ils s'éloignent de plus en plus restant insaisissables… comme une étoile filante qui disparaît à peine vue. Incongruité et refus, perdition en un instant de vie ; qui se répète souvent, trop souvent…

Je marche sans savoir où je vais, plus rien ne me retient, ni les couleurs ni les sons, ni les rires ni les conversations ; tout est rare et défaillant ou alourdissant. Tout me file entre les mains ; l'eau et la lumière, le vent et le tic-tac du temps, le sable et la raison… Même le sommeil n'est plus compensateur quand il ose se présenter…

Dans cette longue route noire je marche à reculons, au pas de tortue fatiguée et décati et la route s'allonge de plus en plus, sans que j'arrive à voir un croisement ou la fin ; toujours noir, noir profond.

Les pensées se brouillent et corrodent l'esprit ; inapaisés, voraces, en tourmente transie qui rejaillit…

Vivre l'instant, sans apercevoir demain qui est loin, tellement loin que je ne sache pas s'il va arriver et quoi va-t-il présenter pour anéantir...  

 

Août 07



16/08/2007
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